Au cinéma (à la télé) ce soir lundi 3 mai 2010: détente, sexe, détente...

Oh ouiiii! Mais qu'il est racoleur mon titre de ce soir! J'adore... Et je n'ai même pas honte! D'ailleurs pourquoi devrais-je? Quand on voit qu'un grand nom du cinéma français a traité dans l'un de ses films la sexualité moderne et l'avènement des "sex-shops", si lui l'a fait, je peux le faire aussi, je suis couvert! (et d'ailleurs au passage, sortez couverts, que vous soyez sages débutants ou libertins confirmés!). Ce soir, que de la détente, avec deux films sur le sujet (de la détente), dont un sur une grande chaîne nationale.

Au choix nous avons donc sur M6 à 20h40 "Espace Détente" de et avec Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h sorti en 2005 et aussi avec Thierry Frémont, Karim Adda, Marc Andréoni, Armelle, Shirley Bousquet, Alain Bouzigues, Gérard Chaillou, Philippe Cura, Valérie Decobert, Noémie Elbaz, Sylvie Loeillet, Chantal Neuwirth, Alexandre Pesle, Sophie Renoir, Jeanne Savary, Bernard Alane, Pascale Arbillot, Roland Marchisio et Tom Novembre. Wouah quel casting! Et difficile de les hiérarchiser dans ce film chorale dont les personnages nous rappellent une certaine série télévisée. En effet, première adaptation au cinéma du mini-programme "Caméra Café" qui a fait les grandes heures de M6, nous avons enfin le droit de voir ce qui se passe au-delà de la machine à café, la caméra peut enfin arpenter les couloirs et descendre les escaliers de cette entreprise. Dont on ne savait pas le nom avant ce film! La "Geugène Electronics" située dans la "Veule", région très reculée de France (au numéro de département 96) produit des appareils fitness à base d'impulsion électrique, dérivés de la Gégène utilisée pendant la guerre d'Algérie pour faire parler les prisonniers... La vie suit son cours telle un long fleuve tranquille jusqu'au jour où l'on propose la production d'un nouvel appareil de fitness tout-en-un. La mise en concurrence de deux filiales, et les chefs qui se tirent la bourre va bouleverser la tranquillité de la boite. L'une des chefs va faire appel à un clochard du coin, en fait ancien cadre redoutable réfugié dans la Veule après une sordide histoire. L'arrivée de ce nouveau ne sera pas du goût de tout le monde, en particulier du directeur des achats, syndicaliste, et du V.R.P poivrot, qui avaient leurs combines bien installées. Adaptation réussie de la série télé, même si l'abondance des personnages ont peut-être provoqué une dispersion de l'intrigue, mais on aime justement retrouver ces personnages et les voir dans leur contexte "réel". Le cynisme du monde de l'entreprise est au rendez-vous, on ne peut s'empêcher d'ailleurs de penser à un autre film bien plus vieux "Que les gros salaires lèvent le doigt" avec Jean Poiret en cynique patron, film dont Gérard Chaillou alias ici Jean-Guy Lecointre avait déjà participé! Presque 2 millions d'entrées, le film fera l'objet d'une suite qui décevra les fans de la série, "Le Séminaire", car dans un contexte très attendu et propice aux gags (le fait de déplacer les personnages à la capitale, dans un tout nouveau "terrain de jeu") il n'atteindra pas l'objectif d'être meilleur que le premier film.

Sinon vous avez également à 20h40 mais sur la chaîne Comédie! "Sex-shop" de Claude Berri sorti en 1972 avec Claude Berri, Jean-Pierre Marielle, Juliet Berto, Francesca Romana Coluzzi, Jacques Martin, Claude Piéplu, Jacques Legras, Béatrice Romand, Catherine Allégret et Nathalie Delon. On oublie peut-être que le plus grand producteur français de tous les temps était également un grand réalisateur et qu'il se prêtait même au jeu d'acteur. Il campe dans ce film un libraire criblé de dettes qui décide de transformer sa boutique en sex-shop pour pouvoir survivre financièrement. Les effets se feront immédiatement sentir avec une clientèle bien plus nombreuse, dans un commerce où les livres ont changé de genre, et où ils partagent les étales avec des jouets et autres accessoires pour adultes. Pour le boutiquier et sa femme c'est aussi la découverte d'un nouvel univers, celui de tous les fantasmes et de toutes les perversions. De ce que les détracteurs et les médecins appellent "paraphilies" ou "comportements déviants" et que les autres appellent des "manières originales de s'amuser à deux ou à plus que deux". Découverte du kamasutra, de l'échangisme, de la bisexualité, de la pornographie, beaucoup de choses en une seule fois pour ce couple simple et romantique qui n'avait encore jamais constaté que changer leur sexualité pouvait changer leur vie. Avec tout cela on pourrait croire qu'il s'agit d'un film érotique ou pornographique, et en fait il s'agit simplement d'une comédie, de mœurs certes, mais une comédie quand même! Bien-sûr à ne pas mettre entre toutes les mains (quoique j'ai dû la voir pour la première fois vers 11-12 ans mais le logo CSA actuel est de "-12" donc il n'y a pas eu détournement de mineur!), mais on découvre que ce qui est peut-être tout naturel aujourd'hui était une nouveauté dans les années 70, aux mœurs transformées par mai 68, le flower power et la pilule. Dans cette époque de la "Parenthèse enchantée" où le SIDA ne sévissait pas encore, tout était permis, et de plus en plus, au point de tirer un peu trop sur la corde et de pousser certains groupes de "l'ordre moral" à commettre toutes sortes d'actions. Contrairement à Georges Lautner qui eut un regard assez critique sur le monde de la pornographie dans la comédie (malgré tout très drôle) "On aura tout vu", ici Claude Berri laisse le soin au spectateur de se faire sa propre idée sur le sujet. Tout en soulignant, comme dans un film plus récent sur le même thème "7 ans de mariage" de Didier Bourdon (des Inconnus), que malgré toutes ces jolies choses érotiques qui agrémentent la vie de couple, on en revient toujours, au final, à l'essentiel: l'Amour.

Également ce soir sur Arte "Le juge et l'assassin" par Tavernier, sur TMC "Le Chacal" avec un Bruce Willis en méchant tueur à gages, sur France 4 "Le déménagement" petit film avec Dany Boon qui devait préfigurer sans doute "La maison du bonheur", sur TV Breitzh "A l'aube du 6e jour" un Schwartzenegger sur le clonage humain et ses risques, sur RTL9 "La ligne verte" avec Tom Hanks, sur CinéCinéma Famiz "L'avare" version De Funès (voir ma chronique du 16 avril dernier), sur Canal+ Décalé "Banlieue 13" et sur Canal+ Family "Shrek" premier du nom. Noctambules vous avez sur CinéCinéma Famiz "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes" (voir ma chronique du 29 avril dernier), sur Canal+ Sport "OSS117: Rio ne répond plus", sur CinéCinéma Premier "Uranus" sur un village dévasté après la guerre, au moment de l'épuration, et sur CinéCinéma Star "Et la tendresse?... Bordel!" (chroniqué sur Facebook entre janvier et avril dernier).

Bonne soirée et Bons Films ;-)