Au cinéma (à la télé) ce soir dimanche 6 juin 2010: histoires de guerres

1944-2010: 66 ans nous contemplent! Le 6 juin 1944 débutait le débarquement Allié en Normandie, sur les plages d'Omaha, Utah, Gold, Sword et Juno beaches. Une Armada qui laissera des traces dans l'histoire, les coeurs, les esprits et les paysages de Normandie. Anniversaire oblige, habituellement au moins une chaîne se fend d'un "Le Jour le plus Long", mais cette année, tout en restant dans le domaine "d'avoir de la suite dans les idées", c'est un autre film symbolique de cet événement historique qui est présenté. Avec le choix sur une autre chaîne d'un autre événement de guerre.

Voici donc ce soir sur France 2, en HD pour ceux qui disposent de ce mode de réception, à 20h35 "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg sorti en 1998 avec Tom Hanks, Matt Damon et Vin Diesel. Cinquante-quatre ans après les événements, est-ce la durée nécessaire pour avoir le recul suffisant? En tout cas, à sa sortie le film fit l'événement, et se positionna en une sorte d'anti " Le Jour le plus Long". Quand ce dernier fut tourné 18 ans après le débarquement, avec des airs de fresque historique, Spielberg souhaita que l'on entre au coeur du sujet. Pour ceux qui ont déjà visité les plages de Normandie vous avez sans doute pu voir l'un des films documentaires au cinéma panoramique d'Arromanches, au Mémorial de Caen ou à celui de Pegasus Bridge (entre autres). Avec des images authentiques tournées au coeur des affrontements. Et toute l'horreur qu'on pouvait y voir, en y étant de si près. C'est ce que fit Spielberg, se mettre au coeur d'une plage et filmer la triste réalité de la guerre au-delà des héros: les blessés, les morts, la mer rouge de sang, des bras et des jambes dont on ne savait plus à qui ils appartenaient... Et oui, c'est bien ça la guerre! L'ultra réalisme fut aidé en cela par les technologies modernes (la couleur pour commencer, mais aussi la caméra à l'épaule et la Steadicam). Et le penchant de certains films de guerre à se focaliser sur qu'une poignée de personnages et leur histoire bien spécifique, la petite histoire au coeur de la grande. Ici un commando de soldats envoyé derrière les lignes ennemies pour récupérer un soldat, le dernier vivant d'une fratrie de 3 frères tous soldats. Il doit être renvoyé dans son foyer pour éviter que sa mère ne perde son dernier enfant. Mais combien de soldats de ce commando devront être sacrifiés pour lui? La guerre a toujours eu de l'absurde, quel que soit le bout par laquelle on la prend, quelle que soit la façon dont on la raisonne. Ce fut bien-sûr une réussite, 5 oscars et 5 fois la mise du budget récupérée dans ses recettes mondiales, malgré les clichés dont Spielberg est habitué (peut-être pour montrer qu'il ne connait pas assez bien la France), comme la petite musique d'Edith Piaf qu'il réutilisera ensuite dans "Munich" quand d'autres artistes ont chanté à cette époque. Et qu'on ne s'y méprenne pas, ce n'est pas parce que ce film est une réussite qu'il ne faut pas s'intéresser au Jour le plus Long, qui fait office plutôt de film historique détaillant des événements si denses en si peu de jours qu'à peine 3 heures de film ne suffisent pas, il fallait bien "ellipser" en se tenant aux faits marquants et aux héros, pour leur rendre hommage. Voir l'un des deux films sans voir l'autre, c'est manquer un pan important du récit. Et anecdote amusante, l'auteur dont on s'inspira pour faire "Le Jour le plus Long" s'appelle... Ryan! Autre anecdote du même genre, en 1998 on eût dit de Tom Hanks que "Ryan" lui portait chance car la même année il fit un autre triomphe avec la comédie romantique "Vous avez un message" avec... Meg Ryan! Comme quoi...!

Cimetières militaires Américain et Allemand en Normandie. Photos: Jérôme Iby.

Autre film, autre chaîne, autre époque (aussi bien le tournage que l'événement traité), mais on reste (plus ou moins) dans la Seconde Guerre Mondiale. Direct 8 20h40 et "Nimitz, retour vers l'enfer" de Don Taylor sorti en 1980 avec Kirk Douglas, Martin Sheen, Katharine Ross, James Farentino, Ron O'Neal et Charles Durning. Un bon vieux film des années 80! A mi-chemin entre le film de guerre et le film fantastique. Car il traite l'événement de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en 1941 mais avec une façon bien à lui. Car si vous ne le savez pas, l'USS Nimitz est un porte-avions... de notre époque à nous! C'est d'ailleurs le plus grand porte-avions du monde, et le voir débarquer en 1941 est donc très étrange, c'est pourtant ce qui va se produire. Le navire est pris dans une tempête électromagnétique et le voici parti dans le passé, quelques heures avant l'attaque sur le port hawaïen. Un thème plutôt futé et passionnant, car il se pose aux commandants du navire une question philosophique épineuse. Ayant toutes les informations sur l'attaque qui va se préparer, et des moyens militaires largement supérieurs (avions à réaction entre autres), faut-il se joindre à la bataille au risque de faire basculer complètement le cours de l'histoire? Au risque de retrouver un monde (si toutefois retour vers le futur il y a) totalement différent de celui qu'on a laissé, avec des amis ou des proches qui peut-être n'existent plus car en changeant le cours de l'histoire on a "empêché" sans le vouloir leurs parents de se rencontrer et de faire des enfants? Comme le paradoxe bien connu du petit fils qui remonte le temps pour tuer son grand père, si ce dernier n'a pas pu donner le jour à son père, comment est-il possible que le petit fils existe et aille le tuer? Il y a de quoi faire surchauffer les cerveaux! Néanmoins ce film est impressionnant, avec un Martin Sheen (père de Charlie) très doué, lui qui jouera plus tard le président des Etats-Unis dans la série "A la maison Blanche". A découvrir...

Il y aura également ce soir sur NT1 un bon vieux Bud Spencer/Terence Hill "Les Super-Flics de Miami" (chroniqué sur Facebook le 10 août dernier), sur NRJ12 "L'Ours" de Jean-Jacques Annaud, sur France 4 un autre film sur le thème de la guerre mais plus contemporain "Casque Bleu" de Gérard Jugnot, sur Gulli "Indochine", sur TV Breizh une soirée spéciale Pinoteau/Marceau avec "La boum 2" suivi de "L'étudiante", sur Paris Première "La guerre des boutons" premier grand succès d'Yves Robert, et sur CinéCinéma Premier "Sixième Sens" et un petit garçon qui voit des gens morts, suivi de "Cliffhanger, traque au sommet" (voir ma chronique du 15 avril dernier). Secondes parties de soirée sur CinéCinéma Star avec "Le magnifique" (chroniqué sur Facebook entre janvier et avril dernier) et sur SyFy (ou Sci-Fi) avec "Les Valeurs de la famille Addams". Noctambules vous aurez sur CinéCinéma Famiz "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" réalisé par Michel Audiard, sur CinéCinéma Emotion "Nelly et Monsieur Arnaud" de Claude Sautet puis plus tard "Décalage horaire" avec Jean Reno, sur Comédie! "Quatre garçons pleins d'avenir" et sur CinéCinéma Star "Gremlins 2" qui veulent envahir New York.

Bonne soirée et Bons Films ;-)

Comments

[Pine'up]

Ryaner ou Nimitzer... j'hésite encore (vu aucun des deux)