Au cinéma (à la télé) ce soir jeudi 4 novembre 2010: Spéciale Michel Audiard

A force de le dire, il y en a qui le savent déjà, Michel Audiard est mon idole! Selon moi le plus grand dialoguiste français, qui nous a émerveillés avec son style haut en couleur, et qui est à l'honneur ce soir sur Paris Première avec deux films de suite. Films dont j'avais déjà parlé il y a quelques temps, mais ne boudons pas notre plaisir, repassons-les en revue!

C'est donc Paris Première, tout d'abord à 20h35 avec "Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages", premier film réalisé par Michel Audiard, sorti en 1968, et dont j'avais parlé dans une de mes chroniques FB le 16 août 2009. Le titre, qui peut s'inscrire au livre des records parmi les plus longs titres de film, a été paraphrasé par le Général de Gaulle en personne dans une de ces conférences de presse. Autant dire que nous touchons au film culte. Avec Françoise Rosay, Bernard Blier, André Pousse, Paul Frankeur, Robert Dalban et la sublime Marlène Jobert qui démarre le film allongée sur le ventre, entièrement nue. Le film, dont le "working title" était "Opération Léontine" est basé sur une histoire loufoque: des bandes de malfrats se disputent le butin d'un hold up, une tonne de lingots d'or. La jeune Rita est fiancée avec l'un d'eux, mais associée à son rival qui finalement la doublera, en ne lui laissant que les yeux pour pleurer. C'est alors qu'elle fera appel à sa bonne vieille tante Léontine, redoutable Mamy-Mafieuse (et non pas Mamy-Zinzin), dont le retour provoquera bien des orages dans le milieu de cette pègre plus sympathique qu'Al Capone mais tout aussi dangereuse. Un film qui donne le "la" du style "Audiard pur", comme le pastis pur ça se boit aussi mais c'est du brutal, beaucoup de fantaisie, une touche d'humour non-sense, pourtant spécialité britannique, mais transposée à la française, et les dialogues cultes qui vont avec. Le tout donne un must! A noter l'apparition furtive de Michel Audiard, je vous laisse le soin de deviner dans quel rôle... Et de toute façon, ce n'est pas une métaphore, c'est une périphrase... vous allez me répondre "oh fais pas chier", je vous répondrai "CA c'est une métaphore" ;-)

Et puis ensuite à 22h05 c'est au tour de "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!" de Michel Audiard sorti en 1970 avec Annie Girardot, Bernard Blier, Sim, Mireille Darc, Micheline Luccioni et Jean Carmet. La même fantaisie, et la marque d'une histoire farfelue au final bien ficelée, le tout centré sur un personnage central: la femme de ménage. Comme le titre l'indique, elle parle, beaucoup, comme une concierge. Au départ on pourrait croire qu'il s'agit d'un passe-temps bien commun de ces métiers où le relationnel compte aussi, mais n'y trouverait-elle pas un peu son compte? Avec ses trois clients, un caissier de banque, une starlette de télé et un éducateur, à force de raconter les secrets des uns aux autres, ces derniers finissent par se faire chanter l'un l'autre. L'argent passe de main en main pour finalement tourner en rond, chacun ayant son petit scandale à ne pas faire éclater au grand jour. Annie Girardot aura l'occasion de tourner avec Audiard "Elle ne cause plus... elle flingue" qui n'est pourtant pas la suite du film de ce soir, simplement des petites similitudes dans le personnage qu'elle y interprètera. Dans ce film aussi Michel Audiard fait une apparition furtive, façon Hitchcock, et à noter aussi que le terme utilisé pour désigner Sim, la "pointe bic" est un emprunt fait à Bernard Blier qui eut cette remarque quand il vit pour la première fois le regretté Sim sur le plateau de tournage.

Il y a aussi ce soir Direct8 avec "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes" (voir ma chronique du 29 avril dernier) suivi de "Circulez, y'a rien à voir" avec Michel Blanc en flic harcelant Jane Birkin, sur Teva "SOS Fantômes" suivi du 2, et en seconde partie de soirée sur W9 "Ripoux contre ripoux" deuxième opus de cette série de comédie policière, et sur CinéCinéma Premier "Les rivières pourpres 2: les anges de l'apocalypse". Et pour les noctambules, sur CinéCinéma Frisson "John Rambo" le plus récent de la série.

Bonne soirée et Bons Films ;-)

Comments

[Pine'up]

Un vibrant merci, comme d'hab