Au cinéma (à la télé) ce soir jeudi 29 avril 2010: les jolies petites comédies sociales françaises

Comme pour mieux égayer ce printemps déjà si beau et si chaud, ce soir quelques belles comédies françaises sont au rendez-vous. Des preuves que nous savons bien les faire, nous français, dans des styles parfois assez différents. Le point commun des deux choix de ce soir serait peut-être la satire sociale, dépeinte à deux époques différentes.

Tout d'abord sur Paris Première, dans le cadre d'une soirée spéciale Pierre Richard, à 20h35 "Je sais rien, mais je dirai tout" de et avec Pierre Richard sorti en 1973 et avec aussi Bernard Blier, Didier Kaminka, Georges Beller, Luis Rego, Victor Lanoux, Pierre Tornade, Daniel Prévost et la belle Danielle Minazzoli. J'avais déjà parlé de ce film dans une de mes chroniques Facebook le 21 septembre dernier, mais il est vrai qu'il s'agit d'un grand classique de Pierre Richard, au ton très social en plein milieu de ces années 70 post-mai 68 qui profitèrent encore un petit peu des Trente Glorieuses, mais peut-être inégalement. Pierre Gastié-Leroy est le fils d'un riche industriel spécialisé dans l'armement, mais il ne compte pas reprendre la suite, se lançant plutôt dans une carrière d'éducateur social dans laquelle il rame, du fait de son air distrait et de ses gaffes le conduisant parfois jusqu'en prison... Il est férocement opposé au type de "commerce" auquel se voue son père, marchand de mort exploitant ses ouvriers pour 1000 francs (de l'époque) par mois... Il tentera donc de lui mettre quelques bâtons dans les roues en guise de passe-temps, quitte à accepter le poste de directeur des affaires sociales, et de faire rentrer les jeunes dont il s'occupait en tant qu'éducateur comme ouvriers de l'usine, ces derniers qui mettront également leur grain de sel, s'il était besoin d'en rajouter une louche! Un film qu'on ne pourrait sans doute plus faire de nos jours, un OVNI dans ses touches d'humour non-sense à la Monthy Python, et les charmes désuets de la lutte sociale d'antan qui finalement nous manque beaucoup de nos jours! Mais la prise de conscience touche au but, derrière cet humour teinté de cynisme, quelques questions graves sont posées sur l'exploitation des ouvriers et sur l'industrie de l'armement et de ses combines, un Lord of War avant l'heure peut-être? Troisième réalisation de Pierre Richard qui co-signe le scénario avec Didier Kaminka, une "Pierre Richard touch" qui fait mouche!

Ceux qui voudront continuer la soirée Pierre Richard pourront rester sur Paris Première avec "C'est pas moi c'est lui", où il est accompagné d'Aldo Maccione, avec une histoire de nègre d'écrivain. Sinon, il y a également sur CinéCinéma Famiz à 20h40 "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes" de Jean-Jacques Zilbermann sorti en 1993 avec Josiane Balasko, Maurice Bénichou, Catherine Hiegel et Jean-François Dérec. Charme désuet me disiez-vous? "C'est la lutte finale" me chantiez-vous? En effet il y a quelques points communs à l'autre film de ma sélection de ce soir, mais l'époque est toute différente. J'avais parlé de ce film dans une chronique Facebook du début d'année lors d'une soirée spéciale "femmes d'humour" car Famiz avait eu la bonne idée de passer 5 films de suite (rien que ça) où ce sont les femmes qui nous font rire (très agréablement). Ici c'est Josiane Balasko qui nous emmène en 1958, précisément au moment où se votait le référendum pour la Constitution de la Ve République, initiée par De Gaulle. Elle y campe une militante communiste, qui avait été déportée pendant son enfance et libérée par l'Armée Rouge. Elle s'en souvient et est éternellement reconnaissante à ses glorieux libérateurs au point de défendre ses idées au sein de son couple... Car son mari, tenant une boutique de chaussures, est plutôt gaulliste. Avec les nombreuses prises de bec et empoignades que l'on peut imaginer! Le tout sous le regard de leur petit garçon, qui observe et s'il ne dit pas forcément grand chose, n'en pense pas moins, et du beau frère qui parfois "tape l'incruste" au sein du foyer. Un film également atypique, inattendu, qui relate cette époque où le militantisme local parfois bienfaiteur et le contexte de la Guerre Froide avaient parfois des airs d'incompatibilité. On y redécouvre les cités ouvrières parisiennes, on y croise les Choeurs de l'Armée Rouge, et on remarque que malgré les incompatibilités d'opinions politiques dans un couple, c'est peut-être, tout simplement, l'amour qui l'emporte. Et le film fait un petit clin d'oeil au regretté Jean Ferrat, et au muguet du mois de mai puisque nous y arrivons!

Également ce soir à la télévision vous avez sur France 3 une soirée spéciale Hitchcock avec "La main au collet" puis "Fenêtre sur cour" respectivement de 1955 et 1954, sur Direct 8 "Strip-Tease" et une Demi Moore mère de famille prête à faire du strip-tease pour pouvoir offrir le meilleur à son enfant (et vous verrez que ce n'est pas si mal que ça de voir Demi Moore en petite tenue), suivi de "Proposition indécente", sur TF6 "Waterworld", sur RTL9 "Les Blues Brothers" version 1980, sur CinéCinéma Frisson Matrix (le premier de la série), et sur Disney Cinémagic "Le monde de Némo". Secondes parties de soirée sur CinéCinéma Star avec "Coup de Tête" et un grand Patrick Dewaere en footballeur critiqué puis adulé dans un club de province, et sur AB1 avec le magnifique Michel Lang "A nous les garçons" (chroniqué sur Facebook le 6 juillet dernier) qui nous met une bonne bouffée de nostalgie et nous fait voir un Franck Dubosc tout jeunot longtemps avant ses frasques sous tentes! Noctambules vous aurez après la soirée Pierre Richard sur Paris Première la rediffusion de "Christine" et cette voiture ensorcelée qui se rebiffe, sur CinéCinéma Famiz "Les babas-cool" (chroniqué sur Facebook entre janvier et avril dernier) puis un peu plus tard "Laissez-Passer" sur le cinéma sous l'Occupation par Tavernier, sur CinéCinéma Star "Radio Corbeau" et une radio locale pirate qui balance des choses gratinées sur les habitants de sa région, suivi de "Goodbye Emmanuelle" 3e de la série de films érotiques culte. Enfin, puisque Canal+ est accessible ce mois-ci aux abonnés CanalSat, sur Canal+ Cinéma "La fille du RER" inspiré de faits réels.

Bonne soirée et Bons Films ;-)