Au cinéma (à la télé) ce soir dimanche 18 juillet 2010: c'est du brutal!

Il faut reconnaître que la programmation de ce soir est plutôt du genre "boisson d'hommes"! Et je ne dis pas cela pour vexer les femmes, mais uniquement pour légèrement paraphraser notre cher Michel Audiard, qui est représenté ce soir avec l'un de ses films les plus emblématiques au niveau des dialogues, dans une forme admirable. Mais il est opposé ce soir à du très lourd, un charmant blockbuster, à savoir le second volet des aventures de notre apprenti sorcier préféré. A vous de choisir!

Nous aurons donc sur TF1 à 20h45 "Harry Potter et la Chambre des secrets" de Chris Columbus sorti en 2002 avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Bonnie Wright, Richard Harris et Maggie Smith qui d'ailleurs est citée au générique comme Dame Maggie Smith dans le rôle du professeur McGonagall, responsable de la maison Griffondor. Second volet des aventures du jeune apprenti sorcier Harry Potter devenu célèbre en ayant déjoué le sort du méchant sorcier Voldemor en lui survivant étant bébé. Et donc seconde année pour Harry et ses amis, les choses sérieuses commencent et il lui faudra déjà sortir des griffes de son vilain oncle afin de rallier l'école de Poudlard et entamer sa nouvelle année scolaire. Une fois sur place, non sans quelques embûches, il apprendra qu'une pièce mystérieuse de l'école, la "Chambre des secrets", a été réouverte, avec les malheurs que cela implique. Car depuis, de funestes événements se produisent dans l'école, des élèves sont retrouvés pétrifiés. Pas morts, mais paralysés par une force mystérieuse. Toujours aussi téméraires et pieds-dans-le-plat que d'habitude, Harry et ses amis Hermione et Ron vont vouloir mener l'enquête et savoir où se trouve l'entrée de cette chambre des secrets, tout en essayant de suivre une "année" normale, avec des cours de défense contre les forces du mal assurés par un professeur prétentieux et pourtant assez mauviette. On découvre dans cet épisode la notion de "sang pur" et de "sang mêlé" (ou "sang de bourbe"), l'opposition entre les sorciers qui se disent de sang pur, avec un "pedigree" de sorciers sur l'ensemble de leur lignée, et les sorciers qui ont dans leur arbre généalogique un ou plusieurs "moldus", c'est à dire des personnes n'ayant pas de pouvoirs magiques. Sans doute un petit parallèle à l'intolérance des théories sur les races, en particulier lorsque l'Allemagnie nazie voulait, pendant la guerre, développer la race aryenne dite pure. On découvre dans ce film le passé de l'école, ce qui nous permet de commencer à comprendre à quoi Harry Potter devra s'attendre par la suite. On retrouve avec plaisir nos chers élèves et leurs professeurs, d'ailleurs ce sera le dernier film où le professeur Dumbledore est interprêté par Richard Harris qui décèdera peu de temps après, et ce film même s'il est moins sombre que les précédents dispose de scènes relativement impressionnantes pour un film tout public... en France! Car aux États Unis il fut marqué "PG-13" (Parental Guidance, conseil parental requis avant de voir le film pour les moins de 13 ans), et une classification équivalente au Royaume Uni pourtant patrie de son auteur J.K Rowling. Dans tous les cas un volet réussi, comme les autres, qu'on se plaira à voir en HD pour ceux qui disposent de ce mode de réception!

Mais où est donc diffusé le Michel Audiard de ce soir? Il est sur W9 avec à 20h35 "Le Cave se rebiffe" de Gilles Grangier sorti en 1961 avec Jean Gabin, Bernard Blier, Maurice Biraud, Martine Carol et Françoise Rosay. Ce film, dont j'avais parlé dans une de mes chroniques Facebook du 1er septembre 2009, est en effet à classer dans la catégorie "Attention c'est du brutal", un concentré de dialogues d'Audiard qui commence dès les premières répliques, des acteurs et un dialoguiste très en forme, la verve du mitan dans toute sa splendeur. Car on évolue dans le monde des truands, ceux qui considèrent les honnêtes gens comme des "caves", tout comme dans Harry Potter les sorciers considèrent les gens sans pouvoir comme des "moldus". Mais il y a des aristocrates et des parvenus, dans le crime comme dans le reste. Cette petite paraphrase (également d'Audiard) pour expliquer que certains caves valent largement certains voyous. Une bande d'escrocs tentent de s'adonner à la création de faux billets, et veulent s'adjoindre les services d'un maître en la matière, exilé sous les tropiques, ainsi que d'un graveur virtuose pour assurer leur opération. Mais chacun voulant "entuber" l'autre, qui donc au final aura le dernier mot, et surtout la valise pleine de billets? Est-ce que le cave (le graveur) aura suffisamment de talent pour tirer son épingle du jeu? Puisqu'au fond, ne pas reconnaitre son talent c'est favoriser la réussite des médiocres, à vous de découvrir le fin mot de l'histoire! Ce film est souvent diffusé en version colorisée, mais je n'ai pas d'information sur la version diffusée ce soir sur W9. Un vrai film culte, dont le tournage fut rendu difficile par le triste état de Martine Carol, star des années 50 malheureusement touchée par l'alcoolisme, dont ce film fut l'un de ses derniers, ayant beaucoup de mal à se souvenir de ses répliques au point d'agacer Jean Gabin, les tristes côtés obscurs du monde du cinéma. Pour autant, ce film est un chef d'oeuvre dont on ne se lasse pas. Est-ce donc ça le talent?

Et sinon, vous aurez également ce soir en matière de films sur Arte "Easy Rider", sur TPS Star "Bambou" avec Didier Bourdon ayant du mal avec un chien-chien plutôt difficile à vivre, sur CinéCinéma Famiz "Le moustachu" avec Jean Rochefort en agent secret pas doué, sur CinéCinéma Frisson "Robocop" premier du nom (sans doute le meilleur de la série), sur Jimmy "Le bon plaisir" étonnement proche de l'histoire de François Mitterrand et de sa fille cachée alors que le film est sorti en 1984 et que personne n'en savait encore rien, et sur TMC une soirée avec "Mort sur le Nil" adapté d'Agatha Christie, suivi de "Ça n'empêche pas les sentiments" un des rares films avec en premier rôle le duo Chevallier-Laspalès (amusant!). Des secondes parties de soirée sur France 4 avec "France Boutique" et les coulisses d'une chaîne de télé-achat, sur CinéCinéma Star "King Kong" version 1976, sur CinéCinéma Emotion "Nuits blanches à Seattle" comédie romantique avec le duo Tom Hanks/Meg Ryan, et sur 13e Rue "Les Oiseaux" d'Hitchcock. Pour les noctambules vous aurez sur CinéCinéma Star "Un mauvais fils" et un Patrick Dewaere sorti de prison et de cure de désintoxication qui tente de vivre une nouvelle vie, un magnifique Claude Sautet doux-amer, suivi de "Courage Fuyons" un sublime film d'Yves Robert avec un Jean Rochefort fidèle au style des "Un éléphant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au paradis".

Et justement, puisque nous parlons de paradis, un hommage à Bernard Giraudeau, disparu ce samedi à l'âge de 63 ans des suites d'un cancer qu'il porta pendant une dizaine d'années. Avant d'être acteur il fut marin, ce qui lui permit de faire déjà quelques tours du monde. Ayant débuté avec Gabin et Delon dans "Deux hommes dans la ville", on le verra ensuite dans des comédies cultes comme "Viens chez moi j'habite chez une copine", "La boum" et "Et la tendresse?... Bordel!". Plus tard il jouera également dans des films comme "Une affaire de goût" de Bernard Rapp (lui aussi disparu) ou encore "Ridicule", et il réalisera "Les caprices d'un fleuve". La maladie le rongeant, il consacrera la fin de sa vie à l'écriture. Il aura sans aucun doute été accueilli tout de suite au paradis. France 3 bouscule ces programmes et ce soir à 20h35 vous pourrez admirer "Les Spécialistes" de Patrice Leconte avec Bernard Giraudeau et Gérard Lanvin, tandis que Paris Première diffusera à la même heure "L'année des méduses" avec Bernard Giraudeau, Valérie Kaprisky et Caroline Cellier. Salut l'artiste!

Bonne soirée et Bons Films ;-)